jeudi 10 mai 2012

16. La mort

La mort n'est pas un sujet auquel on désire penser. Nous avons tendance à faire comme si cette réalité n'existait pas ou ne nous concernait pas. Du moment que nous sommes vivant, nous sommes voués à mourir tôt ou tard, d'une mort définitive. Nous recevons une seule vie dont la durée est limitée et dont la fin est inévitable. C'est comme si on nous donnait un cadeau tout en nous le retirant.

Si nous ne fuyons pas devant ce défi, il faut accepter et intégrer la mort comme une dimension fondamentale de notre existence, y consentir d'avance pour lui faire une place dans notre façon de vivre. Ce n'est sûrement pas un projet capable de mobiliser les masses!
La mort imprévue d'un être cher, un accident sérieux, une maladie grave ou une tragédie dans notre environnement viennent nous rappeler que nous pouvons mourir à n’importe quel moment,  notre vie pourrait être radicalement écourtée ou soudainement changée de façon drastique.

Lorsque ces accidents de parcours nous forcent à considérer notre mort comme une réalité importante, il se produit un phénomène remarquable, nous devenons plus intensément vivants et plus sensibles à ce qui est le plus important dans notre vie.

Il faut inclure dans la définition de la vie les éléments suivants, sa durée est limitée, le moment de sa fin n'est pas défini à l'avance, la mort est définitive; chaque être vivant n'a qu'une seule vie.

Nous n'avons pas vraiment le choix, la mort est nécessairement la dernière partie de notre vie. Mais il est difficile d'accepter cette réalité. Notre mission comme être vivant est de vivre le plus complètement possible et non pas d'arrêter de vivre!

Mais comme devant les autres défis de ce genre, nous avons aussi l'option du déni. Nous pouvons refuser la réalité, faire comme si elle n'existait pas, créer des idées qui nous aideront à fermer les yeux sur cette vérité qui nous semble inacceptable.

La mort est une réalité à laquelle nous n'aimons pas faire face. Elle fait partie de notre vie, nous acceptons les moments où elle se présente à nous, mais nous n'y revenons pas lorsque les événements ne nous y forcent pas. C'est, en gros, l'attitude des personnes pour qui la mort n'est pas vraiment un problème.
Il n'est pas facile de nier une réalité aussi grossièrement évidente que la mort. Mais l'esprit humain est capable de prouesses étonnantes lorsqu'il s'agit de justifier ses déficiences. Les formes du déni de la mort illustrent bien cette créativité défensive. Il serait impossible de les énumérer toutes car elles sont des adaptations individuelles, mais voici les composantes qu'on rencontre le plus fréquemment.
On peut nier la mort en prétendant qu'elle n'est pas réelle, qu'il ne s'agit que d'une illusion. À première vue, il semble s'agir d'une solution difficilement utilisable; la mort d'un être cher nous semble bien réelle! Pourtant, c'est une des formes les plus répandues du déni de la mort, une de celles qu'on rencontre le plus souvent jusque dans les salons funéraires et les services religieux, l'endroit où on est nécessairement confronté à une mort bien réelle.
Au lieu de croire que la vraie vie nous attend dès notre mort, nous considérons que nous avons plusieurs vies à vivre. Un délai est habituellement prévu d'une vie à la suivante; un changement important dans notre situation est également inclus, en fonction de notre mérite la plupart du temps.

Mais il y a d'autres variantes populaires qui s'appuient sur l'idée de survivre à soi-même. Avoir des enfants peut facilement servir à se donner l'illusion de survivre à travers eux. Créer une entreprise peut également avoir cette fonction psychique.

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